L’arc de Germanicus

L’arc de Germanicus – Qui suis-je ? 

Avant de vous raconter mon histoire, il est important de savoir que les Romains ont monumentalisé la ville de Saintes, appelée Mediolanum à l’époque.

Les édifices romains sont nombreux dans la ville et je fais partie des trésors bien gardés.  En ce sens, je commémore et symbolise l’achèvement de la VIA d’AGRIPPA, la route antique qui reliait LVGDVNVM (Lyon), capitale des Gaules, à MEDIOLANVM (Saintes), capitale de l’AQVITANIA. Les Romains ont donc laissé un témoignage impressionnant avec de nombreuses constructions dans la ville, dont je fais partie.

Ne soyez donc pas surpris par ma grandeur (et oui il sont fous ces romains…) ! 

Arc de Germanicus et gabare
©S.Laval

vers 18-19 ap. J-C, j’ai été construit en l’honneur de l’Empereur Tibère et financé par un noble santon du nom de Caius Julius Rufus. Ma création ayant pour vocation de signifier l’importance de la ville de Saintes, ancienne capitale d’Aquitaine.

Muni de mes 2 arches, j’avais pour objectif d’organiser la circulation, l’entrée et la sortie de la ville. Aménagé sur la rive droite, j’étais en quelque sorte la porte d’entrée de la ville qui se déployait sur la rive gauche.

Arc de Germanicus - Saintes
© S.Laval

Je suis donc une porte imposante, de près de 15 mètres de haut et de 16 mètres de large qui avait pour but d’impressionner les voyageurs et montrer la puissance de Rome. Je suis décoré de façon sobre. Une série de grandes corniches créant des lignes horizontales séparent mes différents niveaux.

Mes trois piédroits ont un socle surmonté par des pilastres cannelés (supports rectangulaires terminés par une base) portant des chapiteaux corinthiens. Mes voûtes sont décorées, aux angles, de colonnes cannelées engagées aux deux tiers, surmontées de chapiteaux composites. Ceux-ci comptent parmi les plus anciens de leur catégorie en occident.

Enfin, je suis également couronné par un entablement dont la frise porte sur chacune des faces principales les mêmes dédicaces. 

Arc germanicus saintes
© L’oiseau rose

Je suis souvent cité parmi les 10 plus beaux vestiges gallo-romains en France et pourtant j’ai bien failli disparaître… Il en a fallu de peu en 1843, lorsque le vieux pont de Saintes traversant la Charente fut détruit. Mais un homme était là pour me sauver. Un homme qui ne voulait surtout pas me voir disparaître. Un homme du nom de Prosper Mérimée. Cet ancien inspecteur général des monuments historiques a donc proposé de me sauver, me déplacer puis me remonter à quelques encablures de mon emplacement d’origine, toujours sur la rive droite du fleuve.

Place bassompierre et Arc Germanicus Saintes
© S.Laval

Je suis classé au titre des monuments historiques depuis juillet 1905. 

Alors vous m’avez identifié ? Et non je ne suis pas l’arc de triomphe… Je suis… Je suis..

L’arc dit de Germanicus ! 

A

Arc germanicus

Arc de Germanicus, Place Bassompierre, Saintes, France

En savoir plus